Tartarin sur les Alpes
Book Excerpt
Il savait cela, le bon Alpiniste. Ayant de quelques années dépassé la quarantaine, ce «palier du quatrième» où l'homme trouve et ramasse la clef magique qui ouvre la vie jusqu'au fond, en montre la monotone et décevante enfilade, connaissant en outre sa valeur, l'importance de sa mission et du grand nom qu'il portait, l'opinion de ces gens-là ne l'occupait guère. Il n'aurait eu d'ailleurs qu'à se nommer, à crier: «C'est moi...» pour changer en respects aplatis toutes ces lippes hautaines; mais l'incognito l'amusait.
Il souffrait seulement de ne pouvoir parler, faire du bruit, s'ouvrir, se répandre, serrer des mains, s'appuyer familièrement à une épaule, appeler les gens par leurs prénoms. Voilà ce qui l'oppressait au Rigi-Kulm.
Oh! surtout, ne pas parler.
«J'en aurai la pépie, bien sûr...» se disait le pau