Cours Familier de Littérature (Volume 5)
Book Excerpt
Il faut à tout beau soir son Jardin des Olives!
N'est-il pas, sur le bord du champ que tu cultives, Parmi les citronniers, les cyprès et les buis, Un maigre champ portant sa maison et son puits? Le figuier, tronc qui vit et qui meurt avec l'homme, N'y fait-il pas briller sa figue en pleurs de gomme? N'y pend-il pas aux murs ses rameaux tortueux, Comme pour subsister ou crouler avec eux? Vingt ou trente oliviers, à l'ombre diaphane, N'y sont-ils pas penchés par la corde de l'âne? Sur l'écorce en lambeaux de leurs troncs écaillés N'y voit-on pas courir les lézards éveillés? N'entend-on pas, au creux du sillon qui la brûle, La cigale aux cent voix chanter la canicule? Dans le ravin plus vert, sous l'ombre du coteau, N'y voit-on pas filtrer goutte à goutte un peu d'eau, Où, pourvu que le Ciel avare un jour y pleuve, Alté