Nanon
Nanon
La bibliothèque précieuse
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ine de grands étangs
qu'ils auraient bien pu dessécher et ensemencer; mais il aurait
fallu acheter du poisson pour leur carême et ils avaient beaucoup
de paresse et coupaient le bois qui se trouvait dans leur
voisinage, laissant détériorer tout le reste. On les pillait
beaucoup, et ils eussent rendu service au pauvre monde en lui
apprenant l'honnêteté et en ne souffrant pas la paresse, qui rend
voleur. Ils étaient trop indolents ou trop craintifs, ils ne
disaient rien.
Il faut dire aussi que le temps ne leur était pas bien commode pour se faire respecter. Les gens de chez nous n'avaient pas à se plaindre de ces moines, qui n'étaient, pour la plupart, ni bons, ni méchants, qui n'eussent pas demandé mieux que de faire le bien, mais qui ne savaient pas le faire. Eh bien! quelque doux qu'ils fussent, on s'en plaignait, on ne voulait plus les supporter, on ne les respectait plus, on commençait même à les mépriser. C'est assez la coutume du paysan, de faire peu de cas des gens qui gouvernent mal leurs affaires.
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